Illustration d’HOWARD PYLE pour The Story of King Arthur and His Knights
Récit du Vieux Royaume
1 LE TOURNOI DES PREUX – Chevalier du Vieux Royaume
Soupçonnée d’adultère, la duchesse Audéarde de Bromael a été jugée, répudiée et emprisonnée. Le champion qu’on l’a accussée d’avoir trop aimé, le chevalier AEdan de Vaumacel, lui a fait défaut au cours de son procès.
Mais voici qu’un an plus tard, le chevalier est de retour. Honni par les partisans de la ci-devant duchesse comme par ceux du duc Ganelon, le sire de Vaumacel prétend vouloir restaurer son honneur et celui de la dame.
Etrangement, il met toutefois plus de zèle à poursuivre les ravisseurs de jeunes gueux qu’à réparer sa faute.
Pendant ce temps, la cour ducale se divise ; les armes courtoises pourraient y être rapidement supplantées par les armes de guerre…
HISTOIRE DU VIEUX ROYAUME
Le ROYAUME de LEOMANCE
Dans les âges sombres, un jeune guerrier Léodegard apporta la paix en remportant de nombreuses victoires qui lui permirent de fonder le Royaume de Léomance. Il fonda l’Ordre Sacré, et son nom fut sanctifié et associé au culte reconnu, sous le nom du Resplendissant. Ses descendants divisèrent le Royaume en quatre provinces dont le Duché de Bromaël, à l’ouest, avec pour tâche de garder la frontière contre les clans d’Ouromage.
L’insurrection des princes marchands de la cité Ciudalia permit son indépendance suite à une guerre ouverte contre Léomance qui mit à fin à la lignée de Léodegard et entraîna la Guerre des Grands Vassaux.
La Guerre des Grand Vassaux fut celle des trois ducs des provinces et marqua l’effrondement de Léomance.
La Republique de Ciudalia et le duché de Bomael devinrent les deux principales puissances.
Le roman Le Chevalier aux épines se passe le Duché de BROMAEL. La difficile affirmation de l’autorité ducale face aux querelles féodales et aux raids ouromands rend la région peu sûre.
Nous sommes 10 ans après la Guerre du Duc GANELON contre la rebéllion du Comte ANGUSEL. Le Duc GANELON a repoussé le Comte d’Angusel.
Depuis, il règne une paix fragile car la guerre couve entre le duc de BROMAEL et le comte de KIMMARC.
AEDAN DE VAUMACEL
AEdan de Vaumacel s’est rangé du côté du Comte ANGUSEL. Il a « le visage émacié et rude, presque aussi buriné que le trogne des vilains ; mais ses cheveux bruns, quoique taillés assez court, s’agrémentent de jolies boucles. Des trempes grisonnantes ajoutaient un soupçon de sagesse à son expression mâle. »
Il est « vêtu d’un cotte-hardie (de velours, et d’une couleur éclatante) à collet (col) fourré de vair (fourrure d’écureuil) […] ». « Des chausses de cainsil (toile). »
AEdan de Vaumacel est accompagné de NAINE, son vieil écuyer et COEL, son jeune page écervelé.
AEdan est calomnié pour avoir porté les couleurs de la duchesse lors du tournoi de Gaudemas. Dame AUDEARDE, épouse du Duc GANELON, fut accusée d’adultère. AEDAN n’a pas répondu à la convocation ducale pour défendre la dame dont il a entaché la réputation.
Ses armoiries : épines sur champ de sable.
Yvorin de Quéant
Jeune chevalier du pays de Quéant, issu d’un petit lignage du comté de BELESTANCE. Son père est un vavasseur du comte ; il a rendu hommage au sire de Prangeray, qui tient lui-même son fief de son seigneur Dodinel. En d’autres termes, la Maison de Quéant dépend d’un des vassaux du Comte Dodinel, Seigneur de Belestance.
Seigneur Dodinel, COMTE DE BELESTANCE
Son fils se nomme Guinguamor.
La baronnerie de la Maison de Maginois est voisine du Comté de Belestance.
PRINCIPAUX PERSONNAGES
Duché de BROMAEL
Le Duc Ganelon
Il a rassemblé ses troupes contre les barbares de l’OUROMAGNE. Une escadre de galères envoyés par CIUADALIA mouille à Longomores et se tient prêt à appuyer son offensive par la côté. Il souhaite unir ses forces avec ANGUSEL réticent à plier devant son autorité. GANELON rêve d’une conquête de nouveaux états et propose à ANGUSEL de faire de sa marche frontalière le coeur.
Il a 4 ou 5 fils plus ou moins en droit d’hériter.
La Route de Carroel
La duchesse Audéarde de Bromael
Emprisonnée depuis 1 an dans le monastère de Mondoire, elle est néée Audéarde de Maginois
La nouvelle duchesse
le sénateur Rasicaire
BLANCANDIN
BLANCANDIN SANS ESCREIGNE, troisième fils du Duc Ganelon, sert l’Ordre Radieux dans la Principauté du Sacre.
C’est un Ordre de paladins. Mais il ne porte plus le manteau de l’Ordre, car il les sert plus, il a brisé ses voeux, et outrepassé les voeux de son père.
Son escorte se constitue de chevaliers en disgrâce depuis l’emprisonnement de la duchesse Audéarde de Bromael.
Le tournoi sera l’occasion de son entrée en chevalerie par son adoubement.
Méléagant, le seigneur de Vayre
Méléagant, fils aîné du Duc Ganelon, seigneur du Château de VAYRE
Sa femme AZALAÏS
il a pris le parti de sa mère, Audéarde.
Le CHÂTEAU de VAYRE est constitué d’une forteresse ducale, prolongée par les sortilèges de l’enchanteur CENNARGIN afin de tromper les âmes errantes de l’ARCHONTE INSANIAS.
LANVAL
Demi frère de BLANCADIN
DOMNAL FitzGanelon
Demi frère de BLANCADIN, dit le Grand Bâtard, Seigneur d’OUCHAIN
Il a constitué sa garde de mercenaires ouromands
AGURANDE
Les hautes terres d‘AGURANDE, sur les marches du Comté de KIMMARC, sont contrôlées par le seigneurie d’Ouchain et à présent le fief de Domnal, le Grand Bâtard, demi-frère de Blancandin, fils naturel du duc Ganelon. Ces terres ont été conquises par Ganelon au cours de la dernière guerre contre le comte Angusel.
On y trouve d’épaisses forêts et le château d’OUCHAIN.
RAINFROI DE TREFF,
Le Fief de TREFF
Le fief appartenait jadis au Royaume de Leomance. Il est aux portes du Comté de KIMMARC.
Le Château de TREFF
Seigneur : RAINFROI DE TREFF est un vassal du Duc Ganelon. Sa sagesse, sa ruse et sa bonhomie assure la paix depuis 10 ans sur son fief.
Le village de Chanevier est sur le fief du seigneur de Treff dans la vallée de l’Andounne.
BREGOR
Le Pays de Bregor
Le Château de Bregor
La baronne de Bregor a cherché un champion.
COMTE ANGUSEL
Seigneur d’une marche frontière, il défend la vallée de la KLEY. Il « se montre d’une impitoyable sauvagerie avec ses ennemis ouromands, qui l’admiraient, et d’une courtoisie sans faille avec la noblesse bromalloise, qui le redoutait ».
Il tient sa cour à Maurmarc. Vieillissant avec sa crinière blanche, empâté et la goute qui l’a rendu boiteux, il a conservé une carrure puissante acquises au cours de quarante ans de chevauchées et d’escarmouches. « capable à froid des pires cruautés comme d’une mansuétude calculée. »
Sa défaite contre Ganelon a été une cuisante humiliation, le contraignant à rendre hommage au Duc, lui faisant perdre ses terres de ?.
CLAUDAS DE KIMMARC, fils du Comte ANGUSEL
Combattant aguerri, « il n’hésite pas à pousser des opérations de représailles sur la rive gauche de la KLEY, a recruté des exilés ouromands parmi ses sergents, parle leur dialecte et provoque parfois la bonne société en portant des bijoux ou des armes barbares ; mais c’est également un seigneur instruit, et les mauvais langues le disent un peu frotté de magie ».
HISTORIQUE de BROMAEL
LES CLANS D’OUROMAGNE
Les clans se livrent une guerre fraticide depuis des siècles. KIMMARC est en première ligne devant l’OUROMAGNE. Ce sont des pillards.
Prudence, abbesse du Monastère de Mondoire
Mère supérieure à la tête du sanctuaire de Mondoire, dédié au culte de la Vieille Déesse.
SACRALIA
Maréchal, chapelain de l’Ordre. Les chevaliers du Sacre
Le chancelier Diaccécrimène
La maison de la Combe Noire
Le Château de la Combe Noire
Le Château de Traval
Seigneur- Hywel de Combe Noire
BROCHMAIL
ANNOETH, l’elfe, ménestrel
CYNNAREDD /OCANN
CYNNAREDD est un demi-elfe, maître en Magie Vive, chercant à s’initier à la Haute Magie auprès du clergé de la Vieille Déesse.
Il devient le chef du clan goblinoïde, les Uruk Maug, qui lui donne le nom orc d’OCANN et le surnomme « le Dévoreur ». Il découvre le temple abondonné du « dieu mort », le Désseché. Ce dernier lui offre un Empire s’il porte sa parole. Ocann rassemble les tribus sauvages des Monts Cruaid et marche sur l’Aeyellessee.
An 0, Après avoir abandonné la horde d’orc face à la résistance Naine, Occan prononce la Prédication d’Ocann.
PANTHEON LIE AUX SAISONS –
la religion Cyclothéiste par un successeur de Léodegard, permettant la tolérance de tous les cultes, assurant l’unité et la paix, donnant une légitimité religieuse au Royaume de Léomance.
Printemps : Déesse Douce (Anséa, face juvénile de la Vieille Déesse), Déesse tutélaire de l’enfance. Vénérée par les ELFES.
Eté : le Resplendissant (Léodegard) fondateur du Royaume de Léomance, et de sa capitale Chrysophée, et de l’Ordre Sacré, sa garde personnelle
Automne : La Vieille Déesse – Déesse de la sagesse, symbole : une chouette. Oniromancie. Pratiquant de la Haute magie. Les pratiquants sont des Rêveurs ? Son porteur (son enveloppe ?) est une Pie, une religieuse : la mystagogue Prudence, révérende mère du sanctuaire de Mondoire.
Hiver : le Desséché : Dieu de la Mort
Vocabulaire
Bachelier : jeune gentilhomme aspirant à devenir chevalier
Brisure : élément qui modifie un blason.
Cautèle : prudence rusée
Conroi : un corps de troupe
Haste : fer de lance
Mâtin : gros chien de garde
Tenure : terre concédée
Tiercelet : Faucon mâle
Vocabulaire Equipement du chevalier
Cimier : ornement qui surmonte un casque ou un heaume.
Dossière : Partie du harnais posée sur le dos d’un cheval
Gambison : Vêtement fait d’étoffe rembourrée
Gorgerin : Partie inférieure d’un casque servant à protéger le cou.
Guiche : courroie de bouclier
Mézail : visière du casque
Pansière : Partie de l’armure qui embrasse la partie inférieure du corps
Spallière : pièce d’armure protégeant l’épaule
Tabard : Manteau court et ample porté sur l’armure
Troussequin : Partie postérieure relevée de l’arçon de la selle.
Ventail : Partie de la visière du heaume par où passe l’air.
CRITIQUE du roman
Avec Le Chevalier aux épines, Jaworski nous emmène à nouveau dans le Vieux Royaume, ce monde merveilleux de fantasy atypique. Apparu il y a bientôt .. ans chez l’atypique éditeur les Moutons électriques avec ce qui est devenu une référence, le recueil de nouvelles Janua Vera, il défend la littérature de l’imaginaire française en lui des lettres de noblesses avec une qualité stylistique rarement égalée.
Le jeune chevalier Yvorin de Quéant a été convaincu de défier Aedan de Vaumacel par la baronne de Bregor (suite logique de la nouvelle « le Service des Dames »), d’autant qu’il y a long à reprocher à notre preux chevalier Vaumacel.
La quête de l’amour est le coeur de ce nouveau roman, et la source de toutes les querelles. Chez ces des chevaliers, empreigné de littérature et contes courtois, la beauté du geste l’emporte sur la raison. Notre héros, AEdan de Vaumacel est enclin à suivre ses principes, ce qui lui complique sévèrement ll vie, d’autres plus pragmatiques font des calculs politique qui font aussi des ravages dans cette partie d’échec.
« La répudiation de la duchesse Audéarde est la grande affaire de ces dames. Il faut bien le comprendre.
Nous les entretenons si souvent du parfait amour ; nos romans rivalisent de romances ; nous leur donnons l’illusion de la soumission en acceptant leurs anneaux ou en leur offrant nos coeurs […]
Après qu’une dame d’aussi haut rang que la duchesse de Bromael a pu déchoir pour un peu de galanterie, elles se sentent toutes sur la sellette. […] Elles ne passent point une journée sans en rebattre les oreilles de leurs époux, de leurs frères, de leurs fils, de leurs amis.
La ruelle de ces dames fait le lit de la sédition. »
Car le chevalier peine souvent à pouvoir vivre son amour auprès de celle qu’il a élu, tant la société est cloisonnée.
On reprend le chemin de Carroel, pour explorer une partie inédite de son univers et pas à pas, du duché de Bromael, et ses familles de comtes et ducs ; nous sommes dans un paysage équivalent à celle de la France d’Hugues Capet – sous une loi salique, le partage du royaume entre les fils du roi, générateur de conflits, et le droit d’aînesse. La figure du chevalier s’impose à tous les niveaux dans la société.
Insistons sur la qualité du roman, la finesse du récit, ses subtilités, et l’intelligence que nous prêtre l’auteur pour en comprendre tous les indices cachés, ce jeu qu’il entretient avec nous, où il nous faut déméler les faux semblants et les allusions à ses oeuvrages passés. Mais précisons tout de même la persistance qu’il faut en tant que pour dénouer le noeud de l’intrigue du roman, avant de comprendre enfin dans quel sens va le fil. Le principal enjeu de ce premier tome : le tournoi et la contestation de la répudiation de la duchesse tarde à mis en vie, dans le 2ème tiers, mais c’est entre-temps tout l’univers médiéval du duché de Bromael que l’on visite, en commançant par les invisibles, les paysans qui font vivre ses terres. Jaworski prend son temps, nous fait sentir la vie à toutes les strates de la société ; et l’intrigue de Sire Vaumacel, chevalier solitaire, dépasse certainement toutes les considérations du pouvoir temporel.
Bien peu d’auteurs de fantasy autant de rigueur à vouloir s’inspirer de la réalité historique, comme pour le cycle des Rois du Monde, Jaworski a réussi à reconstituer comme personne (sauf peut-être le regretté Jean Teulé), ce qu’était vraiment la chevalerie. Le Tournoi des Preux porte bien son nom, et nous assistons à plus qu’une joute sur la lice. Tous aussi violent que la guerre, le faste qui l’entoure, cette guerre courtoise se prête aux coups fourrés.
Avant les joutes a lieu une grande mêlée où la capture s’ajoute à l’humiliation.